Dans la nouvelle Le troisième sumo,  plusieurs mots japonais sont utilisés pour plonger le lecteur dans l’ambiance nippone.

En français,  nous n’avons pas de traduction de certains de ces mots de vocabulaire,  à moins d’utiliser une périphrase descriptive, c’est pourquoi ils apparaissent en japonais dans le texte.

Sumo

Le terme sumo désigne un sport de lutte traditionnel japonais, très ancien (les premiers combats semblent avoir eu lieu il y a 1500 ans). Les lutteurs Sumotori ou Rikishi sont réputés pour avoir une carrure exceptionnelle (ils peuvent peser plus de 250 kg, même si la plupart d’entre eux se situe autour de 150 kg).

Le sumotori a une hygiène de vie très rigoureuse et il suit de nombreux entraînements rituels. Il doit avoir les cheveux longs et porter une coiffure traditionnelle en chignon. Il se lève tôt pour l’entraînement et ingère des milliers de calories par jour pour augmenter son poids, notamment avec deux repas de Chanko-Nabe par jour, ce plat hypercalorique et surprotéiné (ingrédients : poulet et boeuf, avec du poisson frit, des légumes, du tofu, du bouillon de viande et du saké, accompagné de bière et de riz). Il fait aussi des siestes.

Le combat est également très ritualisé, avec purification au sel avant le combat ou éloignement des mauvais esprits. Les arbitres sont vêtus de tenues traditionnelles. Le gagnant est celui qui réussit à sortir son adversaire du cercle ou bien à lui faire toucher le sol.

Devanture de l'Arène de sumo Kokugikan, dans le quartier Ryogoku (Tokyo)

Devanture de l’Arène de sumo Kokugikan, dans le quartier Ryogoku (Tokyo)

Mawashi

Le Mawashi est une bande de tissu très longue (environ 9 mètres) portée par les sumotori lors de la pratique de leur sport. Elle se porte comme une ceinture ou un pagne qui passe par l’entre-jambe, enroulée plusieurs fois autour du corps, et elle peut être décorée par un tablier ou par des rubans de l’écurie du sumo en question.

Ce pagne peut servir de prises lors des combats. Il est fait de coton ou de soie, selon le niveau d’excellence du porteur, et pour les mettre, le sumotori doit faire appel à un assistant.

Fundoshi

Semblable au Mawashi mais pour le grand public, le Fundoshi est un pagne / tablier qui est porté en tant que sous-vêtement  traditionnel au Japon. Il est constitué d’une longue bande de tissu, à replier et à enrouler plusieurs fois autour de soi selon une méthode spécifique.

La grande taille de tissu s’adapte à toute les corpulences. Il est doux pour la peau, agréable à porter, ne coupe pas la circulation sanguine, mais un peu long à mettre en place…

Aujourd’hui, peu de personnes portent encore ce type de sous-vêtement traditionnel, mais des fundoshi plus à la mode ont vu le jour (à motifs ou de styles fantaisie).

Daifuku

Les Daifuku sont des pâtisseries à base de riz gluant, présentées sous forme de boules et farcies d’une pâte qui varie (cela peut être de la pâte de haricot rouge sucrée, ou encore de l’armoise (plante), des fruits…)

Comme certains sont sans gluten, j’ai pu goûter lorsque nous étions à Tokyo. En tant qu’européens, on n’est pas vraiment habitués à cette texture pâteuse et collante, mais ce n’est pas mauvais.

Cette sucrerie est très populaire au Japon et nombreux sont les Japonais qui les préparent eux-mêmes. Les Daifuku sont censés porter chance et sont souvent offerts.

La cuisine et la nourriture ont une place importante dans la culture japonaise : il existe un art de couper les aliments et de les présenter ; chaque aliment a un sens symbolique ; les traditions culinaires de fin d’année sont même classées à l’Unesco (le Washoku).

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Daifuku de petite taille

Boutique de Daifuku

Saké

On se trompe souvent sur le Saké. Ce n’est pas une liqueur mais un vin fermenté à base de riz, et de ce fait, le Saké est beaucoup moins fort en alcool qu’on pourrait le croire (environ 15°). Comme le vin, il peut être bu en apéritif ou accompagner le repas. L’art de boire du saké est réglementé par des coutumes : température de service (il peut être servi chaud ou frais, selon le type de Saké), verres spécifiques, occasion spécifiques,

En Japonais, le mot saké peut aussi désigner toute sorte d’ alcool, ce qui peut amener de la confusion.

Le saké est souvent utilisé comme offrande, comme ci-dessous, au temple Meiji Jingu (Tokyo). Il peut être bu lors de cérémonies de purification, dans le but de communiquer avec les dieux.

Barils de Saké donnés en offrande, au temple Meiji-Jingu (Tokyo)

Barils de Saké donnés en offrande, au temple Meiji-Jingu (Tokyo)

Canette de Saké, de marque Ozeki (en fait c'est une marque américaine, mais j'ai bien acheté cette canette au Japon !)

Canette de Saké, de marque Ozeki (en fait c’est une marque américaine, mais j’ai bien acheté cette canette au Japon !)

Torii

Le Torii marque la porte d’entrée symbolique d’un temple Shinto, séparant le monde sacré du monde normal. Il doit toujours être traversé deux fois, une fois à l’entrée et une fois à la sortie (sinon symboliquement cela veut dire qu’on est restés coincés dans l’autre monde). Plus il y a de Torii avant de parvenir au temple, plus ce dernier est sacré et éloigné du monde des vivants.

L’architecture des Torii peut varier selon les temples, mais le plus souvent ils sont recourbés vers le haut, faits en bois et peints en rouge vermillon (c’est la couleur qui éloigne le mieux les mauvais esprits). Les Torii peuvent avoir été construits avec l’argent d’un donateur en remerciement aux dieux.

Torii proche du zoo Ueno (Tokyo)

Torii proche du zoo Ueno (Tokyo)

-san / -chan

o-sumō-san est une forme de politesse standard indiquée grâce au suffixe -san, un peu l’équivalent de Sir en anglais, ou de Monsieur en français. Il s’apparente au vouvoiement. On peut aussi l’accoler à des montagnes sacrées, comme Fuji-san.

Il existe plusieurs niveaux de politesse en japonais (selon si on s’adresse à un inconnu, à son supérieur hiérarchique, à un proche…). « san » est celui qui indique que l’on respecte son interlocuteur mais qu’on ne se sent pas proche de lui.

« chan », au contraire, est plutôt affectueux (Hataro appelle sa grand-mère « Obachan »).