Ecriture : les cris dans les mots sont la seule aventure

Finir d’écrire un livre

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Je viens de finir l’écriture de mon deuxième livre, il y a quelques semaines désormais.
Je ne sais pas vous, mais moi je ressens une immense joie à clôturer un livre, je me sens à la fois soulagée et fière.Le bien-être vient sûrement du fait d’avoir enfin accompli ce que j’avais en tête, de m’en être « débarrassée » pour que cela libère mon esprit d’idées qui m’assaillent à tout moment sur le sujet.
Il faut dire que mettre un point final à un récit qui dure depuis cinq ans dans ma tête jour et nuit, ça compte.
Je me sens donc bien. 🙂

J’ai enfin stabilisé mes personnages, ils ne sont plus dans l’incertain d’une histoire inachevée. Ils ont chacun une place, et ils sont à leur place une fois le roman fini.
Leur place n’est pas d’être « en cours d’écriture » ou « en cours d’évolution », mais bien de suivre un fil narratif qui a un début et une fin.

Souvent, en cours d’écriture, je pense à tel ou tel personnage qui est comme figé dans le temps en attendant que j’écrive la suite de son histoire. Je peux me le figurer ainsi, m’attendant, ayant besoin de moi pour continuer à vivre, lui qui est bloqué à la fin d’un chapitre ou en pleine action.
Si je n’écris pas la suite, il peut rester pendant des mois immobilisé dans une position inconfortable : imaginons que j’aie du m’interrompre en pleine rédaction d’un épisode où le personnage, sortant d’un lac où il se baignait nu, ne retrouve pas ses vêtements. Et bien alors, pendant des mois, le personnage grelottera de froid en costume d’Adam, à côté de ce lac qu’il maudit, qu’il ne supporte plus de voir, espérant tous les matins que je reprenne la plume afin de le tirer de ce mauvais pas.

Il ne faut pas maltraiter nos gentils personnages de roman… 🙂

Quand j’arrête d’écrire pendant un moment, par manque de temps le plus souvent dans nos vies bien occupées, l’histoire continue de s’écrire dans mon esprit. Des idées s’immiscent dans ma tête, me tourmentant jusqu’à ce que je les note. Je les tourne et les retourne, j’ajoute des détails, j’entasse le tout dans ma mémoire puis, par peur d’oublier, j’écris tout. Alors seulement je me sens sereine.

Clôturer un livre me permet de concrétiser toutes mes idées et de donner enfin naissance à ma nouvelle oeuvre pour la soumettre aux yeux de tous.

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5 Comments

  1. DIDIER CELISET

    A reblogué ceci sur La tentation d'écrire.

  2. Justine Petronio

    Bonjour,

    Pour ma part, je viens de finir mon tout premier livre. Tout comme vous, je ressens de la joie et de la fierté, mais étrangement mêlées à de la nostalgie…Comme si je ne désirais pas laisser partir mon histoire loin de ma plume, je prends du temps à la transmettre pour lecture à un petit éditeur.
    Quelle drôle de sensation…Je pense que nous sommes vraiment écrivain en toute puissance à cet instant: fort du travail accompli, enthousiasmé par notre histoire, mais aussi fragile lorsque nous livrons le fruit de nos idées et clairement ému de libérer notre oeuvre de nous-même.

    • Marie

      Un beau moment, que vous décrivez si bien… Bravo pour votre premier livre, c’est un grand pas. Quel genre écrivez-vous ?

  3. lepasseur

    J’ai terminé mon premier roman (peut-être même 2, il fait un peu + de 500 pages). Je suis plutôt triste, l’impression que mes personnes m’échappent et sont désormais au bout de leur histoire et que je ne pourrais plus les orienter mais devrait uniquement me mettre dans la peau d’un lecteur et revivre leurs aventures.

    Maintenant je suis fier d’avoir tenu jusqu’au bout, d’avoir mis toute l’énergie pour y arriver. Je ne pensais pas y arriver. Place au deuil avant de le relire avec un regard neuf, extérieur.

    • Marie

      Bonjour, et tout d’abord bravo pour cet accomplissement ! Surtout avec plus de 500 pages, cela a du être un travail de longue haleine.
      Je comprends votre nostalgie de quitter vos personnages. Mais s’ils vous tiennent à cœur, peut-être pourrez-vous les intégrer dans un prochain tome ? 😉

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